Dans une mise en demeure, des riverains de Saint-Henri-de-Taillon demandent à Rio Tinto de retirer une clôture de sécurité de leur plage « dans les plus brefs délais ». La multinationale a finalement décidé de se ranger aux arguments et va retirer les installations.
La clôture a été mise en place par la multinationale à la mi-mai à la suite d’une opération de rechargement de la plage. Pour des raisons de sécurité, elle y bloque le passage à l’intérieur d’une zone où il y a des risques de « boulance », un phénomène s’apparentant à des sables mouvants.
La boulance se traduit par un effondrement subit du sol, ce qui peut entraîner des blessures lorsque par exemple, un marcheur voit soudainement sa jambe s’enfoncer dans le sable. C’est d’ailleurs arrivé à Claude Coudé, l’un des propriétaires riverains concernés. « Je me suis retrouvé avec du sable jusqu’au milieu de la cuisse! », dit-il.
Solution inadéquate
À ce titre, les riverains n’ont jamais nié le danger de la zone circonscrite par la clôture, mais jugent qu’il s’agit d’une solution invasive et inadéquate.
« Le problème, c’est que c’est une solution drastique et coercitive. C’est abusif. Ça nous emprisonne et ça donne juste le goût de passer au travers. Ça ne va pas du tout chercher la collaboration des citoyens et le sens des responsabilités. En plus, toutes les personnes qui marchent sur la plage, elles, elles passent là quand même. On ne peut qu’en déduire que la clôture ne sert pas le but visé, soit la sécurité de tous », plaide Marlène Lemieux, la conjointe de Claude Coudé.
Mise en demeure
Le 5 juin, environ trois semaines après la pose de la clôture, 11 propriétaires riverains ont demandé à Rio Tinto de retirer clôture. Une demande à laquelle l’entreprise n’a toutefois pas accédé, expliquant que des analyses du sol avaient révélé que la zone n’était pas encore sécuritaire.
À bout de patience, au début de juillet, les riverains ont fait parvenir une mise en demeure à la multinationale afin que la clôture disparaisse.
Des pancartes indiquant de façon plus ciblée les zones à éviter pourraient notamment être installées à la place, estime Marlène Lemieux.
« Considérant que plein de monde circule librement à l’intérieur de la zone, nous sommes en droit de nous demander par quelle logique nous devrions être les seuls pénalisés. Nous nous sentons lésés dans nos droits pour un accès convivial au lac, et la clôture représente une perte de jouissance considérable de nos propriétés. »