Vendredi, 12 décembre 2025

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Temps de lecture : 2 min 39 s

Luis Orellana et Justine Herbert

Au cœur des valeurs de la ferme Léonard et Lise Côté

Le 12 décembre 2025 — Modifié à 14 h 00 min le 12 décembre 2025
Par Mathieu Gravel

Originaire de Calgary, de parents d’ascendance autrichienne, Justine Herbert est arrivée au Québec en 2002, à l’âge de 13 ans, avec sa mère qui venait rejoindre sa sœur installée à L’Ascension.

Elles ont d’abord habité sur un petit ranch appartenant à son oncle où Justine a découvert sa passion pour les animaux.

« Même si je venais de l’Ouest canadien, je n’avais encore jamais touché à une vache de ma vie. »

Après un passage peu motivant au cégep, elle a finalement trouvé sa voie en s’inscrivant en agriculture. Grâce à des apprentissages dans plusieurs fermes au fil des années, elle travaille aujourd’hui comme gérante de troupeau à la ferme Léonard et Lise Côté d’Hébertville-Station, où elle est en poste depuis janvier 2019.

À l’époque, la ferme était l’un de ses clients alors qu’elle travaillait pour Lactanet, dans le domaine du contrôle laitier. Les propriétaires de la ferme ont toutefois tout fait pour l’embaucher, convaincus de son expertise.

Elle a également choisi cette ferme pour retrouver les valeurs agricoles qui lui manquaient.

« Je voulais des valeurs que je puisse transmettre à mon fils, et l’occasion de vivre ces valeurs-là sur une ferme. »

Son fils, aujourd’hui âgé de 10 ans, a d’ailleurs commencé à mettre la main à la pâte très jeune, notamment durant quelques mois de la pandémie, au moment où le Guatémaltèque Luis Orellana a lui aussi commencé à travailler à la ferme. Luis, 33 ans, est le plus ancien et le plus fidèle des travailleurs étrangers de la ferme.

« Il a mis les efforts pour bien s’intégrer. Il a investi ici pour être bien ici », souligne Justine.

Avec les années, il a gagné en responsabilités et en autonomie. Il dispose désormais de sa propre chambre privée, ce qui représente un avantage important pour lui. À la ferme, il s’occupe principalement des vaches : la traite, l’alimentation, les soins de santé et la manipulation du troupeau.

« Mais Luis, c’est devenu un indispensable. C’est plus que ma main droite. Quand je suis absente, c’est lui qui prend le relais, qui prend le contrôle et qui gère tout. »

En continuité avec les valeurs familiales, la ferme a également embauché plusieurs membres de la famille de Luis au fil des dernières années. Son neveu, son père, son beau-frère ainsi que plusieurs cousins ont eux aussi obtenu un permis de travail et sont venus faire des contrats temporaires au Canada et à la ferme Léonard et Lise Côté.

Les travailleurs étrangers à Noël

Chaque année, la ferme organise un souper de Noël réunissant les travailleurs étrangers. Ceux-ci reçoivent souvent des cadeaux utiles à la vie ici, comme des manteaux d’hiver aux couleurs de la ferme ou d’autres articles essentiels au quotidien québécois.

« En général, on n’a pas de problème de rétention. On a payé des formations de francisation à certains employés, pour améliorer leur qualité de vie ici et faciliter la communication avec le reste de la ferme, car je suis la seule à parler espagnol parmi les employés, et on devait pallier à ça. »

Il arrive parfois que certains travailleurs quittent vers les États-Unis ou ailleurs au Canada, mais cela demeure des cas d’exception. La ferme attend habituellement que les travailleurs en soient rendus à leur deuxième contrat avant de leur offrir de payer la francisation.

Parmi les autres employés guatémaltèques présents à la ferme, on a aussi fait la rencontre d’un compatriote de Luis, du nom de Mauro Hernandez. Arrivé au Canada il y a 14 ans, il travaille à la ferme depuis trois ans et habite dans la maison des travailleurs avec d’autres compatriotes. Comment fête-t-on Noël loin du Guatemala ?

« Ici à la ferme, on fête toute l’équipe ensemble : les autres Guatémaltèques et les Québécois. »

Il désirait terminer cette entrevue avec un simple message pour ses collègues et nos lecteurs : « Feliz Navidad, tout le monde ! »

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