Vendredi, 05 septembre 2025

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Passage des véhicules hors route sur le territoire d’Alma

Il en va de la « survie de Sports DRC », Émilie Saint-Laurent, copropriétaire

Yohann Harvey Simard
Le 05 septembre 2025 — Modifié à 14 h 38 min le 05 septembre 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La question du passage des véhicules hors route (VHR) sur le territoire d’Alma a refait surface lors du plus récent conseil de ville de la municipalité. Des concessionnaires ainsi que des représentants du Club Quad Lac-Saint-Jean-Est étaient présents pour faire valoir leur point de vue à nouveau alors que l’industrie des loisirs motorisés subit des bouleversements.

« Nous avons travaillé fort pour maintenir nos employés et pour continuer de prendre part à la communauté dans les dernières années. Mais les hivers étant ce qu’ils sont maintenant, nous avons à gérer une décroissance de la pratique de la motoneige d’environ 40 % », a expliqué Émilie Saint-Laurent, copropriétaire de Sports DRC à Alma, aux membres du conseil de ville le 25 août dernier.

Elle a poursuivi, affirmant que ses « collègues concessionnaires d’ailleurs au Québec, eux, ont vu cette baisse [de la demande pour les motoneiges] compensée par une hausse de la demande pour les VHR grâce à l’implication et à l’ouverture de leur conseil municipal et de leur MRC. Ensemble, ils ont trouvé un tracé urbain pour permettre aux quadistes de se déplacer en toute sécurité et en harmonie avec la communauté. »

En somme, soutient Émilie Saint-Laurent, la hausse de la demande pour les VHR serait conditionnelle à la mise en place de conditions favorables à leur pratique, telle que la connexion sécuritaire des différents réseaux de sentiers d’un secteur donné. Dans Lac-Saint-Jean-Est, cela se traduirait par le raccordement des sentiers situés au nord et sud d’Alma.

Des sentiers difficiles à relier

Pendant ce temps, le passage des VHR sur le territoire d’Alma peine à faire consensus. Encore aujourd’hui, les différents acteurs impliqués n’arrivent pas à s’entendre, notamment au sujet du tracé par lequel se ferait le raccordement.

Un tracé préliminaire, dont le journal Le Lac-St-Jean a obtenu une copie, a déjà été déposé à la Ville d’Alma pour approbation. Sur le plan, on peut voir que le tracé débute à l’intersection boulevard Maurice-Paradis/avenue du Pont Sud et qu’il traverse les terres jusqu’au pont J-F Grenon. Le tracé implique également que les VHR puissent emprunter la piste cyclable située à l’est du pont J-F Grenon afin de pouvoir rejoindre les sentiers du côté d’Isle-Maligne.

Soulignons que l'itinéraire proposé ne transite à aucun moment par un quartier résidentiel. L’essentiel de son étendue se trouve sur des terres appartenant aux entreprises Rio Tinto et Résolu, qui ont toutes deux accordé un droit de passage advenant l’aménagement d’un sentier, rappelle Émilie Saint-Laurent.

Pourtant, lors du conseil de ville du 25 août, la plupart des réticences émises par les membres du conseil portaient sur le bris de quiétude et les risques qu’engendrait le passage des VHR dans les secteurs résidentiels de la municipalité.

« Je sais que la plupart des gens qui utiliseraient le sentier ont du bon sens et qu’ils l’utiliseraient comme il faut, mais il y en a d’autres qui l’utiliseraient mal, et ça aurait des impacts terribles sur l’ensemble de la population. On le sait, qu’on recevrait des plaintes chaque semaine. Nous voulons collaborer avec vous [les concessionnaires de VHR] pour trouver une solution, mais sans qu’il y ait d’impacts sur les gens dans leur maison, dans leur quartier », a fait valoir la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont.

Les conseillers Frédéric Tremblay et Alain Fortin y sont ensuite allés de remarques similaires. De quoi laisser Émilie Saint-Laurent perplexe puisque, répète-t-elle, le tracé a justement été dessiné de sorte à éviter toutes les zones urbaines et résidentielles.

Passage sur les ponts

Outre l’enjeu du passage des VHR dans les secteurs résidentiels, enjeu qui demande manifestement à être clarifié entre les deux parties, la question du passage des quadistes sur les ponts Saint-Georges et J-F Grenon demeure entière.

Pour ce qui est du pont Saint-Georges, la mairesse d’Alma a rappelé que la position du ministère des Transports et de la mobilité durable (MTQ) était sans équivoque: le pont, en raison de son étroitesse, ne pourra jamais permettre le passage des VHR, laissant comme seules alternatives la construction d’une passerelle ou l’instauration d’un système de navettes entre les deux rives.

En ce qui concerne le pont J-F Grenon, considérant qu’après plus de 20 ans de discussions entre le MTQ, la Véloroute des Bleuets, Vélo Québec par le biais de la Route verte, la Ville d’Alma, la MRC de Lac-Saint-Jean-Est et l’industrie des VHR, personne ne semble vraiment savoir à qui revient la décision d’autoriser ou non le passage des VHR sur le pont, il serait étonnant d’assister un jour à un consensus. Conséquemment, la solution restante pour permettre aux quadistes de rejoindre les sentiers d’Isle-Maligne serait la construction, possiblement subventionnée, d’une passerelle au coût de plusieurs millions de dollars. Encore là, rien de moins sûr alors que « les écoles et les hôpitaux tombent en ruines, soulève Émile Saint-Laurent. Dans le contexte actuel, dit-elle, je ne pense pas que la construction de passerelles pour les VHR aurait suffisamment d’acceptabilité sociale. »

Chose certaine, conclut la concessionnaire, « la survie de Sports DRC passera par le développement du quad. Si ce n’est le pas cas, je vais devoir prendre des décisions que je n’ai pas envie de prendre. Je pense que personne ne voudrait voir des emplois disparaître et des touristes aller dans d’autres municipalités pour se restaurer. »

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