La municipalité de Desbiens fait face à une recrudescence inquiétante d’actes de vandalisme visant ses infrastructures publiques.
Selon Caroline Lemieux, agente de développement et responsable des communications de la municipalité, la situation s’est aggravée au cours des deux dernières années.
Parmi les incidents les plus marquants, la patinoire couverte, surnommée le Dôme, a été endommagée par des jeunes qui ont lacéré la toile sur près de six pieds. Les jeux d’eau, installés il y a à peine quelques mois, et un nouveau parc, inauguré en mai, ont tous les deux étés vandalisés.
« Cet été, des tables ont été brisées. Les gars ont été reboulonner les tables et les chaises je ne sais plus combien de fois. Pourtant, il y a de la surveillance à proximité », souligne Mme Lemieux.
Un autre secteur problématique est le parc situé au coin de la rue de Quen et de la 14e Avenue, où les actes de vandalisme sont fréquents. Les infrastructures endommagées et les toilettes bouchées à répétition ont même poussé la ville à réduire les heures d’accès aux blocs sanitaires du parc.
« C’est dommage pour les jeunes qui allaient jouer là et qui, en soirée, ne pouvaient pas aller à la toilette parce qu’on se la faisait toujours briser », regrette-t-elle.
La municipalité a également été confrontée, durant plusieurs semaines, à de nombreux épisodes de vol de logos sur les voitures et de crevaisons de pneu à répétition causé par des clous posé expressément sous les roues des voitures des citoyens.
Des coûts pour la municipalité
Au-delà des dommages matériels, le vandalisme représente un coût important pour la Ville de Desbiens.
Rien que pour remplacer une douzaine d’affiches de signalisation, la facture atteint environ 600 $. Les jeux d’eau, qui ont subi trois bris majeurs, ont nécessité près de 500 $ en réparations. Les toilettes des blocs sanitaires ont également demandé plusieurs réparations pour un total avoisinant 1 750 $. Les dommages subis par la patinoire couverte ont entraîné des réparations de 500 $. À l’hôtel de ville, le remplissage d’un extincteur a coûté 150 $, sans compter plusieurs pièces brisées qui n’ont pu être réparées.
Enfin, le coût des réparations pour les graffitis, présents un peu partout dans la ville, ainsi que pour le remplacement d’un module de jeux, endommagé seulement un an après son installation, n’ont pas encore évalué par la ville.
« Chaque fois, c’est hyper coûteux », insiste Caroline Lemieux tout en rappelant que la municipalité dispose de moyens limités.
Sensibilisation plutôt que répression
Pour contrer le vandalisme, la Ville de Desbiens mise avant tout sur la sensibilisation, la prévention et la coopération avec ses partenaires.
« On est toujours en lien avec notre parrain de la Sûreté du Québec qui nous aide beaucoup dans ce dossier. Chaque fois qu’il se passe des situations, on les interpelle et on les informe, puis ils vont faire de la sensibilisation notamment via la maison des jeunes. », explique Caroline Lemieux.
Les commerçants locaux contribuent également à endiguer le vandalisme en fournissant des informations permettant d’identifier les responsables grâce à leurs caméras de surveillance, sans que cela mène systématiquement à des plaintes officielles à la police.
« C'est arrivé que des jeunes aient lancé des œufs et du fromage sur l'école primaire puis on voyait sur les caméras du Marché M. Bolduc qui avait acheté des œufs et du fromage. », raconte-t-elle en ajoutant qu’elle observe des signes montrant une amélioration de la situation.
Un phénomène qui n’est pas restreint à une génération
Le vandalisme à Desbiens n’est pas exclusivement l’affaire des jeunes. Bien qu’un petit groupe d’adolescents soit souvent impliqué dans les actes de vandalisme, la municipalité insiste pour ne pas stigmatiser toute la jeunesse.
« On a des jeunes hyper impliqués et dynamiques aussi. Notre maison des jeunes effectue un travail extraordinaire, puis nos jeunes, à chaque fois qu’on fait des activités, ils répondent présents. », souligne Caroline Lemieux en insistant sur le fait que ces gestes ne sont pas toujours motivés par la mauvaise foi.
« Parfois, ce sont aussi de bons jeunes qui, à un moment donné, ont eu une dérape. », conclut-elle en ajoutant que l’ennui y est pour beaucoup.